La myrtille : un fruit plaisir, un marché d’avenir pour la filière horticole française

La myrtille s’impose peu à peu comme un fruit incontournable des rayons et des assiettes. Consommée pour ses qualités gustatives autant que pour ses vertus santé, elle connaît une croissance spectaculaire en France. Pourtant, derrière ce succès, la filière reste fragile, dépendante des importations et confrontée à un enjeu majeur : garantir une qualité constante et différenciante.


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Un fruit santé plébiscité

Avec seulement 57 kcal pour 100 g, la myrtille est légère et riche en fibres, vitamines C et K1. Mais son véritable atout réside dans sa teneur exceptionnelle en polyphénols et anthocyanes.
👉 Ces pigments, responsables de sa couleur bleu profond, offrent des bénéfices santé démontrés : protection cellulaire, soutien cardiovasculaire, amélioration de la mémoire et de la glycémie.

C’est ce cocktail nutritionnel qui lui vaut son statut de “superfruit”, un argument marketing puissant et durable.


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Une qualité… très variable

Les travaux du CTIFL (2021-2024) ont révélé une variabilité considérable selon la variété, le stade de récolte et la conservation.
Quatre classes de qualité sensorielle ont été identifiées :

1. Fruits pâteux, peu sucrés, sans arômes.


2. Fruits très acides et peu agréables.


3. Fruits croquants, juteux, aromatiques et acidulés (les plus fréquents).


4. Fruits sucrés, aromatiques, peu acides (les plus rares, mais les plus appréciés).



➡️ Le stade de récolte est déterminant : trop tôt, le fruit reste acide et fade. Bien mûr, il exprime tout son potentiel.


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Les attentes des consommateurs

Une enquête menée en 2024 auprès de 147 consommateurs révèle des préférences nettes :

Les myrtilles idéales doivent être sucrées, aromatiques et juteuses.

L’excès d’acidité ou le manque d’arômes sont les principaux motifs de rejet.

Deux profils distincts se dégagent :

Les connaisseurs (52 %, plutôt 50 ans et +) : ils recherchent du croquant, de la jutosité et des arômes typés. Ils sont prêts à payer plus cher pour la qualité.

Les néophytes (48 %, souvent jeunes actifs ou familles) : ils préfèrent des fruits doux, sucrés, peu acides, et restent sensibles au prix.




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Les leviers pour la filière française

Pour les producteurs et pépiniéristes, plusieurs pistes stratégiques se dessinent :

Travailler l’aspect sensoriel autant que la fermeté et la transportabilité.

Miser sur des variétés premium, capables de séduire aussi bien les connaisseurs que les primo-consommateurs.

Valoriser l’origine France, un critère de choix fort pour le consommateur.

Positionner la myrtille comme un fruit plaisir-santé à haute valeur ajoutée, plutôt qu’un simple fruit de volume.



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Conclusion

La myrtille est à la croisée des chemins : fruit santé par excellence, star des linéaires, mais encore trop dépendante des importations. Pour la filière française, le défi est clair : produire localement, stabiliser la qualité gustative et offrir des fruits différenciés qui valorisent notre savoir-faire.

En misant sur l’excellence sensorielle et l’identité territoriale, la myrtille pourrait devenir une signature forte de l’horticulture française – un fruit à la fois plaisir et avenir.

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