Le paysage réglementaire évolue. Depuis le 1er août 2025, huit nouvelles espèces végétales viennent d’intégrer la liste européenne des espèces exotiques envahissantes (EEE) préoccupantes pour l’Union européenne, suite au règlement d’exécution (UE) 2025/1422.
Concrètement, cela signifie qu’il est désormais interdit de les introduire, commercialiser, échanger ou disséminer sur le territoire européen.
Pour nous, professionnels de l’horticulture, des pépinières et du paysage, cette mise à jour marque un nouveau jalon : elle exige d’adapter nos pratiques, revoir nos gammes et renforcer notre vigilance.
Quelles sont ces huit nouvelles espèces interdites ?
La liste publiée au Journal officiel de l’Union européenne ajoute aux espèces déjà réglementées :
Acacia noir (Acacia mearnsii)
Crassule de Helms (Crassula helmsii)
Mûrier à papier (Broussonetia papyrifera)
Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
Renouée de Bohême (Reynoutria × bohemica)
Renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis)
Séneçon grimpant (Delairea odorata)
Zostère japonaise (Nanozostera japonica)
Certaines d’entre elles, comme les renouées asiatiques, sont déjà bien connues des gestionnaires d’espaces verts pour leur caractère hautement envahissant. D’autres, comme la crassule de Helms, étaient déjà partiellement encadrées en France et passent désormais à un niveau européen.
Pourquoi cette réglementation ?
Ces espèces partagent un point commun : leur capacité à déséquilibrer nos écosystèmes. Croissance rapide, absence de prédateurs naturels, colonisation agressive : elles concurrencent les plantes locales, modifient les habitats et menacent la biodiversité.
L’Union européenne applique ainsi le principe de prévention : mieux vaut interdire leur circulation avant qu’elles ne deviennent incontrôlables.
Quelles conséquences pour les professionnels ?
👉 Horticulteurs et pépiniéristes :
Il faut retirer ces espèces des gammes, écouler les stocks légalement ou les détruire, et informer la clientèle. Toute tentative de vente ou d’introduction est passible de sanctions.
👉 Paysagistes et gestionnaires d’espaces verts :
Attention aux chantiers ! L’usage de ces plantes est désormais proscrit. En cas de présence sur site, il est recommandé de mettre en place des plans d’arrachage et de suivi.
👉 Collectivités et institutions :
Renforcer la communication auprès du public et sensibiliser aux alternatives adaptées est une priorité.
Quelles alternatives proposer ?
Plutôt que de subir l’interdiction, transformons-la en opportunité créative :
Remplacer les renouées asiatiques par des graminées ornementales ou des vivaces couvre-sol locales.
Proposer, en substitution de l’acacia noir, des essences mellifères autochtones (tilleuls, érables champêtres).
Pour les crassules ou les plantes aquatiques invasives, miser sur des espèces aquatiques indigènes, compatibles avec la biodiversité.
En conclusion
Cette quatrième révision de la liste européenne des EEE rappelle que notre métier ne consiste pas seulement à produire et vendre des plantes, mais aussi à être les garants du vivant.
En restant proactifs, informés et créatifs, nous pouvons transformer cette contrainte réglementaire en levier : valoriser nos gammes, promouvoir des alternatives durables et affirmer notre rôle d’acteurs responsables de la filière verte.
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